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Efficacité climatique – Equité - Enjeux macro-économiques

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En résumé

Il s'agit d’effectuer une revue scientifique sur la question de l’équité climatique en analysant la documentation disponible sur le sujet pour produite des articles critiques qui, à terme, formeraient un corpus de connaissances en vue d'une utilité aux Shifters.

Besoin

Ce travail s’inscrit dans la perspective politiquement non partisane du Shift Project afin de préserver son efficience influente auprès de la société française dans ses différentes composantes. L’excellence du Shift Project se veut informative et propositionnelle en matière d’analyse des conséquences du réchauffement climatique et de l’action à mener pour le limiter et s’y adapter. Sans l’ignorer, elle la considère à l’aune de la faisabilité de ses propositions.   Il n’en reste pas moins important que nous construisions une pensée critique et de référence interne sur l’équité climatique à partir des travaux de recherche la concernant et des débats qu’ils ouvrent, pour qu’elle ne soit l’angle mort de notre action transformatrice. Cette revue scientifique dénommée « Equité climatique » est à visée informative interne et éventuellement propositionnelle en accompagnement des travaux du Shift Project.

Description

La crédibilité scientifique des analyses et propositions peut justifier une relative distance à l’analyse de la disparité des émissions de GES et de l’effort attendu en sobriété, soit une approche en termes d’équité climatique. Cet aspect ne relève en effet ni des sciences physiques, ni des argumentaires techniques qui en découlent et ne constitue pas le domaine d’excellence du Shift/les Shifters, sans d’ailleurs que les travaux du Shift l’ignorent. La pluridisciplinarité de l’approche est en effet tout aussi préconisée que sa scientificité. Il n’en faut pas moins argumenter la nécessité de ne pas ignorer l’équité climatique dans notre action. Un simple souhait ne suffit pas, car on peut considérer que cela relève de l’action d’autres instances et que nous choisissons de nous concentrer sur la dimension physico-technique de la question. La nécessité d’y réfléchir tout de même suppose que l’absence de réflexion – et du positionnement qui en découlerait éventuellement – serait susceptible de nuire à l’efficience des travaux du Shift/les Shifters. Autrement dit qu’il y a nécessité d’y réfléchir. On peut considérer cette nécessité au niveau interne de la vie associative et externe de l’efficience influente. 

Au niveau de la vie associative

L’adhésion aux Shifters suppose la conviction de l’efficience d’une action collective pour influer les orientations politiques en faveur de la transition énergétique et climatique. Outre la congruence au raisonnement scientifique[1], l’expression d’un engagement des adhérents est massive dans l’enquête interne « _Pour mieux nous connaître _». Conjointement, les valeurs de bienveillance et d’ouverture formulées par la Charte, de même que l’énoncé récurrent que tout un chacun peut contribuer à l’action, reposent sur le postulat d’une solidarité dans l’effort, à l’opposé du primat de l’intérêt individuel et des antagonismes de classe. Une telle conviction s’accorderait mal à une conception écartant la prise en compte de l’inégalité des conditions sociales devant le dérèglement climatique.

Au niveau de l’efficience influente

La transition écologique et énergétique n’implique pas que des dispositions techniques traduites en incitations et obligations légales et règlementaires. Elle requiert également une évolution des usages sociaux et domestiques et des comportements consommatoires, que recouvre aujourd’hui le terme de sobriété et qui impliquent des réinvestissements sociétaux et existentiels. En quelque sorte des « raisons de vivre autrement » - ce qui signifie peut-être d’autres raisons de vivre. Ce « shift » requiert donc non seulement l’acceptabilité des dispositions légales mais aussi une motivation sociétale (ou, sur un mode plus volontariste, une mobilisation citoyenne) en faveur de comportements relatifs aux nécessités techniques, économiques et financières. Acceptabilité et motivation du plus grand nombre impliquent le sentiment partagé d’un effort qui ne peut manquer à la justice sociale. A défaut, l’ignorance de cet aspect sera le motif – ou le prétexte – des résistances manifestées par une part significative de la population, ainsi que l’observe « Environnement et crise climatique : l'opinion des Français au-delà des clichés»[1] dans son identification des viviers de contestation potentielle.

Par ailleurs, le personnel politique ne s’engagera dans cette transition de façon conséquente que si celle-ci reflète l’attente d’une majorité électorale, si sa nécessité devient une opinion dominante, à l’encontre d’une croissance indéfinie. On observe en effet que les renversements d’opinion dépendent de l’atteinte d’un certain niveau de diffusion dans la population (les « 51% » qui font d’une perspective rejetée une idée ralliée). Au-delà de l’acceptabilité des changements d’usage, c’est la faveur de l’opinion publique qui doit être gagnée et donc de toutes les couches de la population. La frilosité des politiques à s’engager dans une démarche planifiée comportant des contraintes ne sera bousculée que parce qu’une part grandissante de la population en manifestera l’attente, à l’inverse du phénomène des Gilets Jaunes. Celui-ci a bien illustré l’extrême maladresse de demander des efforts sans tenir compte de l’inégalité des conditions de vie, tandis qu’à l’opposé la pandémie a montré comment la reconnaissance d’une nécessité pouvait se traduire par un effort collectif inattendu.   Ajoutons en creux que l’ignorance de l’équité climatique est susceptible de laisser la porte ouverte à son exploitation par des extrêmes populistes avec les risques de dérives autoritaires qui l’accompagnerait, un raisonnement sommaire considérant que l’alignement des plus gros émetteurs suffirait à résoudre une grande partie du problème. D’autres ne se priveront pas d’arguer de réflexes nationalistes et identitaires pour ignorer les migrations climatiques et/ou désigner des groupes de populations comme responsables d’un appauvrissement énergétiques ou de l’échec des politiques de transition industrielle ou de sobriété imposée. Enfin peut-être ne faut-il pas ignorer la dimension éthique en la matière. Un mouvement se dénature lorsqu’il néglige d’accorder ses actes à ses aspirations déclarées. Ne pas se préoccuper de cet aspect au motif que sa nécessité n’est pas primordiale en termes de vie associative ou/et d’efficience influente serait un cynisme dangereux à terme.

[1]Entendu à tort comme ne définissant que les sciences physiques (sciences de l’objet) au sens large du terme. Les sciences humaines (sciences du sujet) relèvent tout autant de la scientificité, même si celle-ci repose, non pas sur la certitude mais la probabilité. « La méthode de convergence d’indices, typique de la logique de la probabilité subjective, donne une base ferme à une science de l’individu digne du nom de science. » Paul Ricoeur, Du texte à l’action (Essais d’herméneutique II), Le Seuil, Paris, 1998. [2] https://www.destincommun.fr/ https://parlonsclimat.org/notre-methodologie

Travaux
Les incidences économiques de l’action pour le climat
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Date de soumission :
2023-07-27
Date de soumission :
2023-07-27
Date de soumission :
2023-08-02
Fiche technique de l'initiative
Date de création
15/06/2023
Pilote
Bertrand Dubreuil
Référente / Référent CA
Mélissa Perez
Origine
Initiative autonome
Types
Thématiques associées
Climat
Emploi
Finance