Le but de cette initiative est de contribuer à la réflexion des habitants, collectivités et associations qui s'interrogent sur l’utilité du projet E-CHO d'Elyse Energy à Lacq.
Selon le porteur de projet, E-CHO permettra la production de molécules bas-carbone avec pour objectif de contribuer à la décarbonation des secteurs du transport aérien et maritime . Il se compose de 3 usines de production : une de production d'hydrogène, une de production de e-méthanol et une de production de e-biokérosène, implantées sur le bassin industriel de Lacq. Le projet est dimensionné pour une production de 72000 tonnes/an de e-biokérosène (environ 1% de la consommation de kérosène en France) et 200 000 tonnes de e-méthanol. Nous analysons l’utilité d’un tel projet en regard des ressources de tous ordres qui sont nécessaires et de la destination finale du e-biokérosène.
Pour répondre à ces questions, nous proposons la note “L’utilité du projet" s'appuyant sur les travaux du groupe local des Shifters de Pau traitant de :
– Descriptifs de la note de synthèse et des travaux associés –
L'utilité du projet: L’unité BioTjet doit produire du carburant JET A1 certifié durable destiné à l’aéroport de Bordeaux Mérignac et servira principalement à décarboner des vols de compagnies Low cost desservant des destinations touristiques à 70 %. S’appuyant sur les études du Shift Project ("Voler en 2050 et Voyage Bas Carbone"), le document questionne l'utilité publique d’un tel projet qui met en jeu un nombre important de recherches, de technologies, de finances publiques et privées, pour produire 1% du carburant aviation consommé en France en 2024, dans un secteur où le nombre de vol est en croissance de l’ordre de 3%/an qui verra le nombre d’avion passer de 23000 à 43000 en 2045. Ce carburant produit à partir de biens communs serait plus utile à décarboner les secteurs de la protection civile.
1 - La biomasse: Le projet ECHO prévoit d’utiliser de l’ordre de 500 000 tonnes de bois de forêt et de bois de récupération dans un contexte de diminution de la ressource forestière et de la capacité de captation carbone de la forêt. Le document étudie ces deux points
2 - Le calcul du taux de décarbonation: Les e-biokérosène et e-méthanol produits sont supposés être certifiés “Carburant de Développement Durable”. Le projet a fourni le taux de décarbonation sans justification chiffrée. Nous avons essayé de calculer ce taux en intégrant le bilan carbone de l'énergie électrique, de la logistique et du changement d’affectation des terres (UTCATF).
3 - La logistique: Nous avons essayé d’évaluer la chaine logistique et les émissions de GES correspondantes. Le bois devant être récoltés dans un rayon de 200 à 400 kms des régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie, sa collecte et son approvisionnement doivent être intégrés au calcul du taux de décarbonation du e-biokérosène.
4 - L'électrolyseur: Le projet inclut un électrolyseur de 520 MW qui constituerait une première mondiale avec un niveau de Technology Readiness Level supposé être atteint en 2050. Nous avons estimé les paramètres de fonctionnement de 2 types d’électrolyseurs potentiels et les pertes d'énergies sur la base des technologies actuelles connues et futures.
5 - Le procédé Fischer Tropsch et le procédé BioTjet: Le projet prévoit de produire le e-biokérosène à partir de la biomasse forestière à travers un procédé de traitement de la biomasse (torréfaction, purification) pour alimenter un réacteur Fischer Tropsch (CO+H2) suivi d’une unité de raffinage. Après une description des diverses phases (non fournies par le projet) et un bilan des masses en jeu à chaque étape, basée sur la littérature académique disponible, nous avons essayé d’estimer les risques de non atteinte des objectifs du projet.
Pas de réalisation disponible